August macke , Lauutenspielerin , 1910
Je peux
tout faire: nettoyer , récurer , jardiner , balayer... Tout ça pour un salaire misérable mais je ne me plains jamais car beaucoup aimerait être à ma place . Je travaille pour monsieur Du Roq, l’homme le plus riche et le plus gentil de
la ville mais par contre sa femme, elle, ne cesse de me parler de ses fleurs . Mais demain, enfin , c’est samedi : mon seul jour de congé ! J’ai décidé d’aller à la ferme de mes parents. En effet, ma mère est très malade et je compte bien l'épauler, ainsi que mon père, pour qu’elle puises
se reposer au mieux . Mais quand ce jour arrive enfin et que je compte quitter la maison de mes maîtres, ma patronne m’appelle pour me demander de bien vouloir jouer de la guitare à ses
fleurs. Oh, que de travail pour des maudites fleurs! Je sais que je risque de rater la seule locomotive qui va jusqu'à la demeure de mes parents mais je n'ai pas le choix: c'est ça ou la porte ! J'avais beau essayé, rien n'y faisais, la haine s' empris de mon corps et j'ai donc tiré de toute mes forces sur les cordes de la guitare et , au passage, retiré quelques fleurs de leur vase. Je
savais que je venais de signer mon
arrêt de mort mais, au fond de moi, j’en étais fier .
Cifende Pierre-Marie
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