Jean Bouchaud - Le vieux chef ivoirien - avant 1935
"Salut gamin, j'ai besoin de ton aide."
Voilà les quelques mots qui étaient inscrits sur la lettre
qu’Adsu, médecin, ouvrit dans son appartement de banlieue anglaise. Cela
faisait longtemps qu'il avait quitté son pays en pleine crise politique dans l’espoir
d’une vie meilleure, laissant son grand-père derrière lui. Mais celui-ci était mourant
et avait besoin d’aide.
Le vieux Faraji souffrait d’une maladie rare, mais n’avait
jamais daigné se plaindre jusque-là, par manque de moyens. Il s’était sacrifié
pour sa famille : Adsu devait faire quelque chose.
Il sauta donc dans le premier taxi qu’il vit, direction l’aéroport.
Adsu prit ensuite le premier vol pour la côte d’Yvoir, avec l’estomac vide et
noué de stress, ses mains se tordant anxieusement.
Le village de son enfance était méconnaissable. Au moins une
maison sur quatre avait été détruite par les militaires, et le reste du tableau
semblait figé. Seule la poussière donnait un air flou à la scène. Adsu cria,
mais personne ne lui répondit : où étaient-ils tous passés ?
Il vit alors un attroupement autour de la cabane de Faraji.
Adsu le reconnut, allongé dans un hamac en toile, pantelant. Il courut auprès
de l’aîné, qui souffla :
« C’est bon de te revoir, fils. »
Faraji savait qu’il était sauvé.
VANCUTSEM Maya
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